samedi 25 juillet 2009

À Grande Grève, le soleil s’est levé à 21h...

Après cette journée de navigation difficile, cette entrée de port éprouvante, j’avais les jambes molles et les émotions à fleur de peau!

Quand le bateau a été stabilisé, Luc est allé chercher des choses dans le bateau pour qu’on se fasse un petit souper. Il y avait un bâtiment du parc avec plusieurs tables pour permettre au gens de manger ainsi qu’ un foyer.

Quand on est arrivé, le foyer avait été allumé, et une douce chaleur réchauffait la pièce. Luc a installé une corde pour faire sécher notre linge. On était trempé à lavette!

La salle s’est remplie de gens de la région qui se réunissaient pour souper. Parmi eux, plusieurs musiciens: accordéons, musique à bouche, guitare.

Après le souper, ils ont commencé à chanter, et jouer des chansons du folklore gaspésien! Quel soleil pour notre moral! On ne pouvait pas s’empêcher de taper du pied!
Merci à tous ces gens sympathiques qui ont su égailler notre journée!

On a appris qu’ils avaient fait un disque, jadis. Le nom du groupe étant Les Vieux d’la Vieille. Jeannot Preston, François Villeneuve et Steve Boulay en faisaient partis.

Malgré toute notre aventure de la journée, on s’est couché à minuit et on n’a pas vu le temps passer! On est tombé comme des roches! Le bateau brassait moins, le vent était calme et il entrait des restants de vagues.

Grande Grave: le soir

Dans le port de Grande Grave

On a sorti tout ce qu’on avait de cordages et de défenses. Le bateau était poussé sur le quai et la grosse houle entrait. Le bateau se promenait d’avant en arrière et ça donnait des coups tellement forts qu’on avait de la difficulté à rester debout sur ce dernier! On se demandait si les taquets allaient tenir! On a même dû utiliser nos winchs pour nous aider à maintenir le bateau afin qu’il ne cogne pas au quai.

On a dû aller quêter une grosse défense de pêcheur pour soulager nos défenses. On a utilisé un cordage laissé sur le quai afin de nous en servir comme amarre.

Ce n’était pas évident! Les défenses étaient écrabouillées, on se demandait si elles allaient exploser. Les cordages étaient soumis à de tels chocs, qu’à tous moments, on s’attendait à avoir des bris supplémentaires sur le bateau.

Incroyable qu’il nous manque de cordage! On s’est dit que cela ferait parti des prochains achats! De grosses défenses aussi!

L’entrée au port de Grande Grave

Grosse houle formée, moteur au fond, on se pointe vers Grande Grave... On nous disait entrée étroite dans le guide... Ce n’était pas étroit! C’était TRÈS étroit! Deux voiliers n’entrent pas en largeur! Comme j’étais à la barre, je m’enligne en tentant d’évaluer l’effet de la houle sur le bateau, la déportation et comment je dois réagir à la barre pour garder le cap. Pendant ce temps, Luc tente d’installer amarres et défenses.

Le nez du bateau pointé pour entrer, je sens les deux murs du quai si près que la panique me prend! Je n’ai pas peur des mots, je me voyais écrabouillée comme une mouche qui fonce dans un mur! Luc me cri: “Tu entres là maintenant, t’es capable!”

Le bateau a à peine touché un des côtés du quai, pas de bris. Je me dirige où deux hommes nous attendent. J’y arrive sans trop de peine... mais nos amarres n’étant pas toute prêtes, le vent pousse le bateau et le bateau s’éloigne du quai. Je tente de reprendre le contrôle mais comme c’est étroit, je panique encore et Luc vient prendre la barre. Je prends la gaffe pour tenter d’éviter les “gaffes”

Malgré tous ses efforts, le capitaine ne réussit pas à prendre le contrôle du bateau et nous sommes poussés sur le quai Est. En tentant d’éviter la collision avec un bateau de pêche, on a perdu notre moteur hors bord à l’eau. Il a été arraché en traînant sur le bord du quai.

Notre moteur n’était pas assez fort pour répondre à la demande... Que d’émotions!

Photos de la vagues heurtant le quai:
Grande Grave

Départ de Gaspé

Après un couché à l’ancre fort agréable, nous nous sommes levés vers 7h30. M. Météo annonce un vent d’Est de 15 à 20 kn avec avertissement de vent fort. On se dit qu’on a déjà vu ça et on part.

On prend un ris au départ et on enroule le genois. Une heure plus tard, 2e ris et on roule le génois. Vers 11h, prise du 3e ris, presque plus de génois. On avance quand même à 5-6 kn et on gite à 30 -40 °.

Disons que ça occupe les esprits! On n’a même pas le temps de penser d’aller aux toilettes! Une chance qu’on avait préparer un dîner car pas question d’entrer cuisiner par ces temps de fou! Encore une fois, il pleuvait tellement fort et raide que c’était difficile pour les yeux. On avait peine à regarder en avant puisqu’on faisait du près. Le capuchon rabaissé jusqu’au sourcils et le col du manteau monté jusqu’à la base des yeux, je n’avais que d’yeux pour mon compas et mon GPS.

Nous qui voulions aller à Cloridorme rejoindre des copains Gilles et Alain... désolée les gars!

On a compris que le vent d’Est ici vient de loin et la houle est pas mal plus grosse que ce que tout ce qu’on a connu.

La course de Gaspé a été reportée... je pense qu’on était les seuls à voile cette journée-là!

Faut-y être fous? mordus? inconscients? inexpérimentés?

Enfin les gens d’ici nous disent que nous avons bien fait d’arrêter car au cap, c’était encore pire!!! Ils ont rarement vu ce genre de temps en juillet qui normalement fait rage en octobre.

Voici quelques photos prises avant notre départ:
Gaspé am


Miles nautiques parcourus: 20,4
Durée de navigation: 4h15
Prochaine destination: Rivière au Renard pour faire l’épicerie, douches, du lavage peut-être et certains achats nautiques.